04/10/2021
Près de 25 000 élèves du primaire et du collège (soit 80,5% du nombre total) des cinq camps de réfugiés sahraouis à Tindouf-Sud, dans le Sud de l'Algérie ont pu accéder à une éducation dans des conditions décentes. Des résultats importants et significatifs en faveur d'une population qui vit dans l'urgence depuis des années, rendus possibles par une série d'actions ciblées, qui viennent de s'achever, menées par l'ONG italienne CISP, partenaire humanitaire de l'Union européenne (UE).
Le projet du CISP (lancé en août 2020), intitulé "Renforcer l'accès des enfants à un environnement d'apprentissage sûr dans les camps de réfugiés sahraouis, Algérie", a été conçu en collaboration avec les autorités sahraouies et est intervenu dans plusieurs domaines. Les activités planifiées et mises en œuvre ont contribué à répondre aux besoins les plus urgents des réfugiés, notamment en matière d'éducation, dans un contexte d'urgenceet de crise prolongée et oubliée.
Grâce à un financement humanitaire de l’UE, a concurrence de €560,000, le projet a pu développer les actions suivantes en matière de :
Réhabilitation et construction des infrastructures éducatives et des installations sanitaires et d’approvisionnement en eau potable avec la mise à disposition d'installations adaptées au contexte local dans quatre camps. Les résultats en chiffre :
- 16 écoles réhabilitées dans les 4 camps de réfugiés à Tindouf (Dakhla, Laayoune, Awserd, et Boujdour).
- 23 réservoirs permettant un accès à l’eau dans toutes les écoles réhabilitées avec une capacité ajoutée d’environ 80 m3.
- 112 latrines réhabilitées et/ou construites assurant un accès sûr pour les élèves, en particulier les filles.
- 16 points d’eau potable dans les 16 écoles couvertes par le projet.
- Reconstruction partielle d’une école intermédiaire dans le Camp de Dakhla (Collège 10 mai) comprenant toutes les installations sanitaires et d’approvisionnement en eau ainsi que 8 salles de classes dans la perspective d’assurer l’accès à une scolarité à au moins 526 élèves scolarisés durant la rentrée scolaire 2021.
Samuel Marie-Fanon, responsable du bureau de l’Aide humanitaire de l’EU à Alger a déclaré : « L’UE figure parmi les principaux bailleurs de fonds humanitaires pour ce qui concerne le secteur de l’éducation en situation de crise au niveau mondial. L’UE vise à fournir aux enfants affectés par les crises humanitaires un accès à un enseignement primaire et secondaire de qualité, sécurisé et agréé. Les projets d’éducation en contexte d’urgence ont pour but d’aider les enfants déscolarisés à retrouver les bancs de l’école. Ils s’assurent également que ces derniers restent scolarisés. ».
A l'issue de cette déclaration, Samir Zemouchi, représentant pays du CISP Algérie, rappelle que : « Garantir l'accès de tous, filles et garçons, à l'éducation notamment dans les situations de crise et d'urgence dans les lieux périphériques comme dans le camp de réfugiés sahraouis au milieu du désert et de l'isolement, est une priorité que le CISP partage avec les principaux bailleurs de fonds, en premier lieu et avant tout l'UE et représente un élément important pour maintenir la cohésion et la stabilité d'un peuple ».
LE CONTEXTE
Des milliers de réfugiés Sahraouis, vivent à l’heure actuelle dans une des zones les plus arides du sud algérien. Répartis sur 5 camps dans la Wilaya de Tindouf, les sahraouis vivent dans des conditions climatiques difficiles et dans un contexte de crise humanitaire prolongée et oubliée, et ce depuis 1975. Face au manque de perspectives la jeunesse réfugiée sahraouie, filles et garçons, voit sa frustration s’accentuer avec le temps, ce qui fragilise fortement cette catégorie essentielle à l’avenir de la population sahraouie. Le système éducatif dans les camps sahraouis à Tindouf (Algérie) est géré par les réfugiés eux-mêmes avec le soutien de l’Algérie, des agences des Nations-Unies, de l’Union Européenne et des organisations non gouvernementales européennes et algériennes.
C’est en partant de ce constat que le CISP a souhaité inscrire son action autour de la contribution au maintien de la cohésion sociale et de la résilience des réfugiés sahraouis à travers l’accès à un environnement d'apprentissage sûr pour les filles et les garçons scolarisés dans les camps de Awserd, Boujdour, Dakhla et Laayoune.